Une histoire du logement social au Mexique

Éditeur
L'Harmattan
Format
Livre Broché
Collection
Villes et entreprises
Langue
Français
Parution
10 - 2001
Nombre de pages
235
EAN
9782747508445
Dimensions
16 × 24 ×  mm
CHF 30.00
2 à 3 semaines
Ajouter au panier Ajouter à ma liste

Résumé du livre

Est-ce que le logement est un bien inaliénable ? Un bien commercial ? Un bien social ? A travers l'Histoire du Sol Urbain et de l'Habitat Social à Guadalajara (Mexique), une histoire longue de quatre siècles, que son auteur n'hésite pas à tracer, on constate que la tension reste constante entre ces représentations.

Quand, aujourd'hui, on prend conscience du rythme de croissance qui a caractérisé les villes de l'Amérique Latine au cours des dernières décennies, et parmi lesquelles Guadalajara, exemplaire après tout, comme on le voit dans le livre, on est pressé de savoir comment a évolué l'approche publique face à la question du logement, pour un Etat régulateur, au cours de différentes périodes.

L'histoire nous montre comment s'est créé un savoir-faire à la fois politique et culturel entre les agents impliqués, des promoteurs provenant de divers statuts, populations plus ou moins solvables et pouvoirs locaux qui se voient obligés de traiter le sol au cours d'occupation/urbanisation comme une marchandise très singulière, dont les potentialités de spéculation ne peuvent s'étendre librement. Il devient alors particulièrement intéressant de constater que, malgré un rythme de croissance relativement harmonieux, jusqu'à la première moitié du XXe siècle, Guadalajara a subi une pression constante sur le sol urbain. Cette pression, qui provenait évidemment des secteurs populaires : travailleurs, indigènes, nouveaux immigrés, a fait que depuis le XVIIIe siècle, on pouvait parler de la ville illégale, de la «ville niée». Lorsque la pression provenait des autres secteurs de la population, on recourait à des instruments juridiques et financiers qui donnaient lieu à des dérogations, à telle enseigne que ces dernières avaient tendance à se transformer en norme.

Le livre analyse les divers instruments utilisés par les autorités locales, les responsables des politiques de logement : le privilège qui, dans sa première étape, reflète l'existence d'une société hiérarchique sans liquidités financières ; la faveur qui devient clientéliste lorsqu'elle se modernise et aussi quand elle s'adresse à un groupe social et non à un individu ou une petite communauté ; et, enfin, l'établissement de normes variées avec de larges dérogations qui ont tendance à se transformer en la forme dominante. Les dernières peuvent alors être considérées comme une prémisse de la culture de l'illégalité où se retrouvent les riches (promoteurs) et les plus pauvres (les citadins), qui apparaissent massivement au XXe siècle ?

Ce que montre cette étude, c'est qu'au cours des cinq périodes passées en revue, et qui correspondent à quatre tendances dominantes du système politique, le rôle de l'Etat, sous sa nouvelle forme locale, est essentiel malgré la présence d'une diversité d'institutions qui se renouvellent énormément (à commencer par l'église lors de la période coloniale jusqu'aux «systèmes mixtes» qui associent le public et le privé entre les années trente et soixante) et qui interviennent dans la question foncière, l'immobilier et le logement.