Travail, peurs et résistances : critique de la victimisation du salarié
- Éditeur
- Syllepse
- Format
- Livre Broché
- Collection
- Sens dessus dessous
- Langue
- Français
- Parution
- 03 - 2012
- Nombre de pages
- 148
- EAN
- 9782849503362
- Dimensions
- 130 × 210 × 10 mm
Résumé du livre
Travail, peurs et résistances
Critique de la victimisation du salarié
Des salariés souffrent, tombent, meurent... les entreprises ont peur, elles s'affolent...
Après des excuses maladroites, des plans d'actions pour preuve d'actions, elles appellent à l'aide... ils accourent.
Les consultants se précipitent, multiplient leurs offres de service : du funéraire (autopsies psychologiques, cellules d'urgence) au numéraire (questionnaires, enquêtes, formations, accompagnements...). Un vrai effet d'aubaine ! Les experts se concertent, rêvent d'indicateurs, publient un long rapport... encore.
Et pendant ce temps là où est passé le salarié ? Est-il toujours à genoux, serviteur volontaire et dépendant, sous l'emprise psychique de la performance, esseulé et apeuré au point de ne pas faire valoir ses droits ni demander de l'aide ?
Et si le salarié, se saisissant de ces moments d'égarements, était entré en clandestinité ?
Et si, au moment même où il est désigné comme peu résistant, fragile, nécessitant une mise sous surveillance, le salarié déjouait l'attention, échappait à l'entreprise... celle-là même qui a déjoué son attention, en lui subtilisant en quelque sorte l'intérêt du travail « bien fait », principale cause de sa souffrance.
En refusant ce processus de victimisation d'autant plus pervers qu'il protège avant tout les fauteurs de troubles, le salarié se relève de cette figure imposée de « gisant », aiguise ses compétences à vivre, affûte ses stratégies de résistance, et préserve en secret le travail, source de sa santé.
C'est ce « sens dessus dessous » de la question des risques psychosociaux, qui produit des formes nouvelles de résistance chez les salariés qui en sembleraient dépourvus, que l'auteure a pris le parti d'investiguer... une sorte de filature en somme, à la recherche de ce salarié, toujours bien vivant, peut-être caché mais encore debout, dans l'entreprise.