Que faire de Carl Schmitt ?
- Éditeur
- Gallimard
- Format
- Livre Broché
- Collection
- Tel n° 387
- Langue
- Français
- Parution
- 11 - 2011
- Nombre de pages
- 328
- EAN
- 9782070135417
- Dimensions
- 130 × 190 × 10 mm
Résumé du livre
L'affaire est entendue, et Karl Jaspers l'a résumée : Carl Schmitt fait partie avec Heidegger de «ces professeurs [...] qui ont tenté de prendre intellectuellement la tête du mouvement national-socialiste». Depuis lors, nonobstant, des contradicteurs distingués - Strauss, Löwith, Peterson, Kojève, Blumenberg, Habermas, Derrida... - ont discuté âprement ses thèses, souvent pour les rejeter, comme il en va avec tous les classiques intéressants, de Platon à Wittgenstein.
Aussi l'heure est-elle venue de «partir de Carl Schmitt», au double sens de reformuler des questions essentielles à partir de certains de ses travaux et de lui donner congé lorsqu'il ne nous aide plus à penser. Certains de ses concepts (le nomos de la terre, la constitution comme décision «existentielle»...) ou des concepts sur lesquels il a apposé son empreinte (le pouvoir constituant, l'État de droit «bourgeois») éclairent différemment des questions telles que le rapport entre décision et rationalité ; l'enracinement des normes juridiques dans les institutions ; le statut de l'ordre constitutionnel et ses présuppositions ; les effets pervers du retour de la morale en politique internationale (droits de l'homme et démocratie forment-ils le couple uni que l'opinion dominante nous décrit ?).
Mais cette fécondité se heurte à une limite fondamentale : Schmitt est plus efficace pour penser des ruptures et des instaurations que pour décrire le fonctionnement normal de l'ordre juridique établi.
À jamais, il demeure un penseur du dissentiment.