Les questions d'environnement telles qu'elles se présentent à l'échelle de
la planète ont été l'occasion première de formuler le principe de précaution.
Ce principe n'a pas manqué de peser sur les politiques de santé. Des OGM à
la «vache folle», aux pandémies de grippes aviaire puis A (H1N1) et demain
aux nanotechnologies, la nécessité s'impose de distinguer entre risques réels
et risques perçus.
De récentes décisions de justice sur l'implantation d'antennes de téléphones
portables ont été prises au nom de la santé publique. La confusion
des esprits se révèle d'autant plus grande que les médias ont propension à
jouer du catastrophisme. L'expertise scientifique se trouve systématiquement
suspectée d'insincérité.
Comment garantir l'objectivité des données à partir desquelles un
véritable débat pourrait se développer ? Peut-on imaginer une instance
qui serait dégagée de l'influence des pouvoirs politiques et économiques
comme des associations militantes ? Notre pays ne doit-il pas en ces
matières rehausser ses exigences scientifiques, comme l'Europe a décidé de
le faire ?
Telles sont quelques-unes des questions-clés abordées dans cet ouvrage
issu d'une réflexion menée par l'Académie nationale de médecine et le
Centre Georges Canguilhem de l'Université Paris Diderot-P7.