Nouvelles et récits

Éditeur
Age D'Homme
Format
Livre Broché
Collection
Au coeur du monde
Langue
Français
Parution
11 - 1993
Nombre de pages
660
EAN
9782825104361
Dimensions
160 × 230 × 30 mm
CHF 58.10
Indisponible
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Résumé du livre

De 1846 à 1876, Dostoïevski écrivit 17 nouvelles et récits qui sont pour la première fois regroupés en un seul volume dans une édition critique comprenant non seulement une nouvelle traduction de tous les textes, mais les variantes et les brouillons, ainsi que des commentaires et des notes extrêmement fournis.

Ces nouvelles, comme les célèbres Notes d'un souterrain, La Douce, Le songe d'un homme ridicule ou Une sale histoire, mais aussi les moins connues que le lecteur découvrira comme Un cur faible, La logeuse ou Le crocodile, abordent tous les thèmes que Dostoïevski a développés dans ses grands romans, et leur relative concision leur confère une grande force et un caractère incisif étonnant : depuis les tableaux naturalistes de la vie à Saint-Pétersbourg dans les années 1840 jusqu'à la réflexion philosophique, il y a là une extraordinaire multiplicité de styles et de genres. L'écriture de Dostoïevski, qui transgresse si souvent les normes académiques a souvent dérangé les traducteurs qui ont cherché à l'édulcorer : la tâche d'une traduction actuelle est de permettre de dévoiler toute l'acuité de ces textes magnifiques.

«Poète de la souffrance», Dostoïevski nous apparaît dans ces nouvelles comme l'écrivain du dégoût, du non-dit et du silence : il est en cela d'une surprenante modernité. Cette plongée dans le «souterrain répugnant et nauséabond» de la conscience vient de sa volonté d'exprimer la vie au plus profond, d'aller jusqu'au bout du dégoût, de l'écurement, de la répulsion, de la saleté. «J'agis par l'Analyse et non par la Synthèse, écrit Dostoïevski, autrement dit je vais en profondeur et, en m'y retrouvant dans les atomes, je cherche le tout». Ces nouvelles sont une mise à nu progressive de l'être pratiquée par un écrivain qui voulut faire de son uvre «l'expression de toute sa vie».

La nécessité de découvrir l'homme dans sa plénitude est proclamée en ces termes par le héros du Souterrain : «Nous sommes même las d'être des hommes, des hommes ayant un corps véritable qui soit notre propre corps et notre sang : nous en avons honte, nous le considérons comme une opprobre et nous nous efforçons d'être des individus moyens fictifs. Nous sommes mort-nés, et il y a bien longtemps que nous ne naissons plus de pères vivants, et cela nous plaît de plus en plus. Nous y prenons goût. Bientôt, nous trouverons le moyen de naître d'une idée.»