Matière et lumière dans le théâtre de Samuel Beckett Autour des notions de trivialité, de spiritualité et d¿« autre-là »
- Éditeur
- P. Lang
- Format
- Livre Broché
- Collection
- Modern French identities n° 36
- Langue
- Français
- Parution
- 07 - 2010
- Nombre de pages
- 384
- EAN
- 9783034302067
- Dimensions
- 150 × 225 × 21 mm
Résumé du livre
Toujours en cheminement («comme frères mineurs vont leur chemin faisant») vers un insaisissable point, «éternel tiers» ou «ici-loin», Beckett ne cesse de nous prévenir, comme Pascal en son temps, de deux erreurs fatales : «1° prendre tout littéralement. 2° prendre tout spirituellement». En acceptant l'inconnaissable, l'écrivain a su convertir l'esprit trivial irlandais - cette lande ironique, quoique parfois mystique - en chair spirituelle, en langue (a-)visuelle. Le travail beckettien - pas seulement textuel, lorsqu'il est théâtral, radiophonique, télévisuel... - oeuvre à la «transsubstantiation» de la matière en lumière, relie le concret à l'abstrait, bien que la lumière puisse encore être de l'ordre du phénomène, en tant que vestige d'un big-bang esthétique inédit. Pour Beckett, face à la mise en doute de «l'être-là» comme de «l'au-delà», l'auteur a préféré employer la notion d'«autre-là». Car «il n'y a rien ailleurs», tout est dans «l'autre-là» d'un passage luminescent, d'une trace, d'un mirage, ou d'une réelle lucidité. La solution paradoxale d'un réalisme mystique, d'une spiritualité sans dieu, sans religion, sans évidences, ouvre au «dépaysement», à la glissade - ou à l'élan - «vers l'inconnu en soi», ce «hors-sujet» indiscernable, encore une fois cet «autre-là», à la fourche des voies.