Le guépard ou La mélancolie du prince

Éditeur
L'Harmattan
Format
Livre Broché
Collection
Ouverture philosophique
Langue
Français
Parution
02 - 2009
Nombre de pages
108
EAN
9782296073203
Dimensions
14 × 22 ×  mm
CHF 17.30
2 à 3 semaines
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Résumé du livre

Dans l'unique roman de Lampedusa, Le Guépard, le prince sicilien, Don Fabrizio Salina, voudrait bien maintenir l'autorité de l'idéal aristocratique au sommet des constellations humaines mais ne réussit pas à vouloir lui-même faire quelque chose pour le préserver. Il suffira alors d'une phrase, programmatique, de Tancredi, son neveu ambitieux, pour transformer cet écueil temporel en épitaphe prématurée : «Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change.» Si la figure politique du prince nous permet d'interroger autrement la mélancolie dans cet essai, sous l'angle inhabituel du pouvoir, le neveu, Tancredi, nous permet, de son côté, de sonder l'énigme des ressources de l'ambition au coeur de la mutation sociale. Que refuse-t-on et qu'accepte-t-on lorsque le désir se soumet ou se soustrait à la mélancolie des temps ? Cette mélancolie s'incarne, à partir du prince, dans l'espace des terres siciliennes, à travers la topographie des contradictions, contrariétés et différents lieux de passage du désir protéiforme des acteurs de cette transition historique.

Devant une telle nécessité de changement, le souverain patriarche épuisera, en réalité, ses propres pas dans ceux de l'héritier opportuniste, prisonnier désormais d'une mélancolie qui veut le changement sans vouloir l'action. C'est que, figure éminente d'une vitalité encore à l'oeuvre, le désir du prince n'en cache pas moins un plus silencieux projet qui se confond avec l'immuabilité perçue de l'île : un voluptueux «désir de mort». Nous verrons que la violence souterraine par laquelle le désir de reconquête se manifeste chez le jeune neveu n'est pas exempte de cette composante et nous renvoie à l'examen des conditions ambiguës de l'échange prévu. Le narrateur ne nous dit-il pas aussi qu'«après le Guépard, à vrai dire, le fouet semblait être l'objet le plus fréquent à Donnafugata» ? Dès lors, où se trouve la véritable symbolique du roman ?