La société contre la politique : comment la démocratie est venue aux Guadeloupéens

Éditeur
L'Harmattan
Format
Livre Broché
Collection
Logiques politiques
Langue
Français
Parution
03 - 2006
Nombre de pages
385
EAN
9782296001350
Dimensions
16 × 24 ×  mm
CHF 44.60
2 à 3 semaines
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Résumé du livre

Comment est-on passé en 1848, dans les anciennes colonies françaises de la Caraïbe, du jour au lendemain, de la pratique de l'esclavage à celle du suffrage universel? C'est ce noeud historique qui rend inédite l'étude de la démocratie électorale en Guadeloupe. Ce processus qui paraît de nos jours presque monotone est dans ce département français d'outre-mer le résultat d'un cheminement long, indécis, largement en décalage par rapport à la Métropole. Il n'a donc pas suffi que la loi établissant le droit de vote soit appliquée pour que la société guadeloupéenne s'y rallie en se soumettant aux règles du jeu électoral. Pendant très longtemps, l'élection qui suppose la construction d'un modèle spécifique de l'action, devait enregistrer la réalité massive de l'inégalité sociale propre à l'ordre colonial. Tant que ce dernier persista dans les faits, il fut impossible de faire l'apprentissage de la politique légitime. Contrairement au credo républicain, l'activité politique, faiblement autonome, resta durablement enfermée dans la somme inextricable des relations de dépendance et d'antagonisme propre au système colonial. Cela renvoya à très tard le moment où les Guadeloupéens accédèrent réellement à la citoyenneté en se pliant à la discipline et à la vertu électorales. Il a fallu qu'ils deviennent, sous l'égide de l'État-nation, des Français à part entière en acceptant de donner à partir de là un sens subjectif au suffrage universel et de laisser jouer la médiation institutionnalisée du vote. Ce processus est tellement récent que cet ouvrage permet sans doute d'en finir avec le débat sur les «aspects positifs» de la colonisation.