Résumé du livre

Notre monde actuel est dominé par le progrès de la science et de la technique, qui s'accompagne d'une mutation de l'essence de la vérité. Cessant d'être la rectitude du lógos, qui se règle sur les objets, elle devient une rectitude qui règle d'abord les objets pour les avoir en main. Selon Nietzsche, qui en a anticipé l'expérience, la vérité est une «erreur» au service de la vie comme volonté de puissance. Cette mutation invite à nous engager dans la question de la vérité, de son histoire et de son avenir.

Le présent travail expose quelques positions fondamentales : Thomas d'Aquinqui a établi la définition traditionnelle de la vérité, Nietzsche qui formule la mutation actuelle, Kant qui accomplit la fondation moderne, Aristoteauquel la définition traditionnelle remonte initialement.

Le parcours de ces positions montre que la «vérité logique» repose sur la vérité des choses elles-mêmes, soit sur le caractère manifeste de leur essence (ou de leur être). En approfondissant cette «vérité ontologique» et en mettant au jour une essence plus originelle, Heidegger voit dans celle-ci la charnière entre la pensée traditionnelle et une pensée à venir régie par un éthos du ménagement.