La comédie (in)humaine de l'argent

Éditeur
le Bord de l'eau
Format
Livre Broché
Collection
Diagnostics
Langue
Français
Parution
09 - 2013
Nombre de pages
171
EAN
9782356872616
Dimensions
130 × 210 × 10 mm
CHF 27.20
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Résumé du livre

La crise financière qui sévit depuis 2008 a suscité bien des tentations visant à convoquer la littérature pour illustrer les dégâts de l'argent et instruire le procès moral de « règles » capitalistes qui engendrent le chaos. Balzac, le « romancier de l'argent » ne fut pas oublié, mais ces engouements médiatiques ont toujours quelque chose d'anecdotique et d'instrumental.

Instrumental, parce qu'on ne considère la littérature que comme un témoignage, guère plus efficient qu'un article de journal. Anecdotique, car ces évocations s'en tiennent à la surface des choses, au portrait de l'usurier, au méchant banquier, à l'argent corrupteur, c'est-à-dire à des images d'Épinal inégalement opératoires aujourd'hui car tributaires d'une machine économique en partie obsolète. Les structures cachées en revanche - la souffrance du sujet aux prises avec l'argent, la soumission de la temporalité de l'individu aux mécanismes de la dette et du remboursement, l'empire idéologique de normes capitalistes qui régissent jusqu'au plus intime de la vie subjective - sont éludées. Ce sont pourtant bien ces réalités-là qu'il convient de rechercher au coeur de la littérature. Par le jeu de la fiction, elle met à l'épreuve les transformations qu'opère l'économie moderne sur le sujet. Le roman révèle une anthropologie de l'argent conçu comme « l'expression subjective, sous l'espèce du désir, du rapport social monétaire » (F. Lordon). C'est ce savoir que le roman balzacien - né avec l'explosion capitaliste - nous délivre, en nous offrant de nouvelles clefs de lecture de la situation actuelle. En réunissant des spécialistes reconnus dans différents champs des sciences humaines, ce volume se propose de saisir quelques-uns des ressorts implicites du capitalisme mis en évidence par le roman balzacien.

Mais la critique balzacienne ne réside pas seulement dans ce travail de dévoilement. Au-delà de sa faculté critique, La Comédie humaine, est une fable sur la fable économique : on y voit, mises à nu dès les années 1830-40, les fictions (idéologiques) que l'économie libérale a forgées au cours des XIXe et XXe siècles.