Résumé du livre

A l'aube du vingt-et-unième siècle, les sociétés arabo-musulmanes semblent avoir manqué l'heure de l'invention démocratique. L'effervescence de l'islamisme radical - produit de la carence de la culture citoyenne et de la misère sociale - alimente chaque jour cette crainte. Pourtant, les convulsions et l'agitation que vivent ces pays prouvent qu'il y a d'autres forces politiques, d'autres courants de pensée qui résistent à l'intégrisme et en appellent à la laïcisation des institutions, à la démocratisation des Etats et des espaces publics et à l'édification de sociétés pluralistes, modernes, pleinement insérées dans l'histoire, ouvertes au monde et à la raison universelle.

Concilier islam et modernité, éthique religieuse et esprit démocratique, tradition vivante et principes des Droits de l'Homme, héritage positif du passé et recherche de voies singulières d'accès à l'universel... constitue, pour ces forces de progrès, l'une des conditions essentielles permettant de rendre possibles le redressement intellectuel, le développement économique et social, la libération des énergies créatrices, l'éclosion des idées novatrices et les percées de l'imagination.

Les essais réunis ici s'attachent à l'étude de cette diversité des réactions des courants arabo-musulmans aux défis de la modernité. Qu'il s'agisse, en effet, du thème de la laïcité, de la problématique de la solidarité, des liens entre morale et politique, du statut de la femme ou encore de la question de l'identité... les thèses les plus contradictoires, les plus stimulantes se sont exprimées, s'expriment aujourd'hui encore avec vigueur. La seconde partie de l'ouvrage est consacrée à une analyse des facteurs explicatifs et des enjeux politiques de la montée en puissance de l'islamisme radical dans le monde arabe. Enfin, à partir de la comparaison entre deux pays voisins, mais différents ; l'Algérie et le Maroc, l'auteur examine les problèmes redoutables que l'islamisme pose aux processus de transition démocratique.